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Comment écrire une lettre d’intention à un éditeur


Ce n’est pas parce que vous avez écrit un roman qu’un éditeur vous doit son attention. La lettre d’intention est une promesse de lecture. A réussir Ou s’abstenir.

« La lettre d’accompagnement est l’exercice le plus difficile pour un jeune romancier. »
— Manon Viard, éditions de l’Aube

Il y a deux erreurs fatales quand on envoie un manuscrit à un éditeur :

  1. Croire qu’il suffit d’un bon texte.
  2. Penser qu’il faut se vendre comme à un entretien d’embauche.

La lettre d’intention n’est ni une formalité, ni un flyer marketing. C’est le moment où l’auteur sort de l’ombre. Où l’éditeur, en une page, décide s’il a affaire à une voix ou à une copie. Si ce qu’il tient entre les mains est un manuscrit ou un malentendu.

Voici un guide clair et sans langue de bois, pour écrire une lettre qui donne envie de vous lire.

 L’éditeur lit la lettre avant le manuscrit

Ce n’est pas un mythe : la lettre d’intention est la première page que lit un éditeur. Pas par snobisme. Par nécessité.

« Elle permet à l’éditeur de voir vite non seulement le sujet, mais aussi le ton, la personnalité de l’auteur. »
— Manon Viard

Une lettre réussie contient déjà, en creux, la promesse narrative du roman.

Elle donne envie d’ouvrir la suite.

 La lettre n’est pas un résumé. C’est une ouverture

Beaucoup d’auteurs tombent dans deux pièges :

  • faire une fiche produit (« Mon roman de 245 pages explore les rapports père-fils dans un style introspectif… »)
  • faire une confession maladroite (« J’ai toujours rêvé d’écrire depuis que je suis petit… »)

Mauvais réflexe à éviter :
Ce que l’éditeur cherche, c’est une voix. Une position. Un regard. Une intention claire.

Posez-vous ces trois questions avant d’écrire :

  • Pourquoi ce roman maintenant ?
  • Pourquoi moi ?
  • Pourquoi vous, cet éditeur ?

Et construisez votre lettre comme une histoire courte :

  1. Un début qui accroche (le thème ou l’origine du projet)
  2. Un développement bref (le cœur du sujet, le style, le genre)
  3. Une fin qui situe le manuscrit dans le paysage éditorial

 Trois qualités d’une lettre réussie

1. La justesse du ton.
Ni scolaire, ni grandiloquent. Évitez les tournures auto complaisantes :

« Mon roman est un chef-d’œuvre engagé et bouleversant. »

Préférez :

« J’ai voulu écrire une fiction où le quotidien bascule dans l’étrange, à travers une voix proche du conte. »

2. La clarté du propos.

« Il faut que ce soit bref, efficace. »
— Manon Viard

Une page maximum. Avec des phrases simples. Une structure visible. Un effort de style, oui. Un lyrisme hors-sol, non.

3. La conscience du contexte éditorial.

« On reçoit beaucoup de manuscrits qui n’ont rien à voir avec notre ligne. »
— Manon Viard

Montrez que vous savez à qui vous écrivez. Et pourquoi. Une phrase suffit :

✅« Votre collection « Aube Noire » m’a donné le courage de confronter mon histoire familiale dans un cadre de polar. »

 Le profil de l’auteur compte. Mais pas comme vous le croyez

Il ne s’agit pas de livrer son CV.
Mais de situer votre rapport à l’histoire que vous racontez.

« Est-ce qu’il connaît ce qu’il écrit ? Est-ce qu’il a vécu dans le pays dont il parle ? Est-ce qu’il a fait des recherches ? »
— Manon Viard

Votre lettre doit donner à l’éditeur la confiance que votre récit a une matière, une légitimité, une chair.

Et surtout… une vision.

 Ce qu’il faut éviter à tout prix

 Le ton prétentieux

« Je suis déjà lu par des milliers de personnes sur Wattpad. »

Le courrier-type

« Bonjour, je vous adresse ce manuscrit dans l’espoir qu’il retiendra votre attention. »

Le listing de thèmes à la mode

« Ce roman parle d’écologie, de féminisme, de transidentité, de dérives sectaires et d’inceste. »

« On sent que c’est fait pour cocher toutes les cases sans cohérence. »
— Manon Viard

 Et si vous n’avez rien de spécial à dire ? Dites-le bien!

Tout le monde n’a pas traversé l’Amazonie ou perdu sa mère à six ans. Ce n’est pas grave.

Une lettre touchante, lucide, bien écrite, suffit largement.

 « Ce roman est né d’un sentiment d’impuissance face à un fait divers oublié. J’ai voulu écrire une fiction où la parole des absents trouve enfin un écho. »

Conclusion : la lettre n’est pas un ticket. C’est une poignée de main

Elle ne garantit rien. Mais elle crée une attente.
Un climat. Une tonalité.
Elle donne envie de lire — ou pas.

Écrivez-la avec sincérité, mais aussi avec conscience : vous ne vendez pas une marchandise. Vous invitez à une rencontre.

En résumé

Ce qu’elle doit contenir Ce qu’elle doit éviter
Un lien clair au sujet Le CV complet
Une voix singulière Les formules creuses
Une page maximum Les lettres torturées
Une vraie connaissance de la maison Le name-dropping maladroit

Si vous désirez vous lancer ou vous relancer dans l’écriture, nous vous recommandons nos formations suivantes :

 

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