Issus du savoir-faire pédagogique des ATELIERS D’ÉCRITURE FRANÇAIS, et nourris de la passion pour les histoires du CREATIVE WRITING anglo-saxon, les Artisans de la Fiction proposent des formations à la narration littéraire inédites en France.
Au sein de nos ateliers, nous replaçons les histoires au cœur de la littérature. Car à la base du désir d’écrire, il y a le plaisir que toutes nos lectures nous ont fait vivre.
Nos premiers contacts avec la forme écrite sont les histoires que l’on nous raconte enfant. A travers ces histoires, l’enfant apprend instinctivement à se situer dans le monde, à s’aventurer en dehors du foyer et à se confronter à des dangers. Plus tard, nous lisons des histoires qui nous racontent comment, en apprenant à faire face à ses limites, on devient un être autonome. Devenus adultes, nous cherchons à comprendre comment des personnages spécifiques traversent les situations dramatiques archétypales propres à l’humanité (amour, rivalité, deuil, renaissance, quête…).
Nous racontons et écoutons des histoires depuis la nuit des temps (légendes, mythes, récits religieux…) car la narration répond à un besoin universel : apprendre, transmettre et se distraire. La manière de raconter a évolué (tradition orale, théâtre, roman, cinéma, âge d’or actuel de la série tv…) Mais bien qu’en constante mutation, la dramaturgie – l’art de raconter des histoires –, s’appuie toujours sur les mêmes fondations.
Toutes les histoires sont différentes, singulières, uniques, mais si l’on en saisit leur essence, elles sont issues des mêmes matrices. D’où l’importance de réapprendre les structures classiques du récit, parallèlement au processus d’écriture.
Aux Artisans de la Fiction, nous considérons que tout lecteur a les capacités de se connecter à une histoire et de ressentir intuitivement ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas.
Tout lecteur a la capacité d’apprendre comment se construit un récit, avec un dispositif d’apprentissage adéquat.
Le désir d’écrire des histoires est légitime. Nous nous appuyons sur des moyens pédagogiques précis et progressifs, assimilables aussi bien par le débutant que par l’auteur aguerri. Nous veillons au respect de chacun. La dynamique collective dédramatise les blocages et les doutes : au sein du groupe de stagiaires, chacun est un apprenti.
L’analyse que nous faisons de vos histoires s’appuie sur un socle de connaissances communes, auxquelles nous vous formons, en tant qu’apprentis narrateurs. Nous utilisons des méthodes, des outils concrets pour vous faire émerger, retravailler, et aboutir vos histoires. Des histoires qui in fine, soient publiables, lisibles par des lecteurs et un éditeur.
L’APPRENTISSAGE D’UN ARTISANAT
Parvenir à raconter des histoires dépendra de votre capacité d’apprentissage et de votre investissement. La narration littéraire repose sur des règles et des techniques à assimiler et à pratiquer longuement avant de parvenir à les maîtriser. Écrire une histoire lisible requiert un travail de réécriture et de construction méthodique. Écrire une bonne histoire, c’est remettre son ouvrage cent fois sur le métier.
Cela nécessite aussi une exploration sincère et profonde de vos territoires d’écriture, c’est à dire votre sensibilité, votre expérience émotionnelle et la capacité à l’utiliser. Nous aspirons à former des artisans de la narration dotés d’une âme, d’une personnalité, d’une singularité, afin qu’ils puissent offrir à leur tour, leurs histoires au monde.
LA DÉMARCHE DES ARTISANS DE LA FICTION
Les questions que se pose l’apprenti écrivain sont multiples :
Si vous souhaitez vous former à la narration littéraire, Les Artisans de la Fiction vous proposent un parcours d’apprentissage cohérent. Un parcours progressif et exigeant qui a pour objectif de vous rendre autonome dans l’aboutissement de vos histoires. Pour cela ils vous proposent de travailler selon quatre axes :
En tant qu’auteurs , les formateurs et formatrices des Artisans de la Fiction se posent les mêmes questions que vous : comment écrire les histoires les plus singulières, les plus accessibles, et les plus fortes possible ?
Tout comme un bon professeur de musique, ou d’art, nous mettons en pratique les méthodes que nous vous proposons dans nos propres chantiers d’écriture personnels et dans des projets de fiction collective. Il est fondamental pour nous d’écrire autant que de former des apprentis écrivains. Afin que les outils et les principes de la fiction ne deviennent pas des recettes, nous les affinons, les questionnons et les ajustons constamment.
Les Artisans de la Fiction, c’est un laboratoire d’expérimentations narratives. Nous sommes en constante recherche pédagogique : analyse des récits dont nous nous nourrissons en tant que lecteurs ou spectateurs, traductions collectives de manuels de creative writing, analyses des difficultés rencontrées par nos stagiaires, création d’outils, de fiches didactiques et d’exemples inédits proposés en atelier.
Pour la première fois en France, Les Artisans de la Fiction nourrissent une pédagogie de l’écriture littéraire avec les grands principes du creative writing : la place centrale de la narration, la transmission des techniques spécifiques au récit littéraire, des formations d’écriture conduites par des auteurs/formateurs.
Absent des ateliers d’écriture en France, souvent soupçonné de « formater » du prêt-à-lire, le creative writing s’appuie sur un enseignement des principes du roman classique (personnages, intrigue, univers narratif). Il ne remplace pas la profondeur et la singularité de ce que chaque auteur veut écrire. Les outils qu’il apporte aident à faire émerger une œuvre qui puisse s’adresser à autrui.
Le creative writing place la narration et la dynamique de personnages au cœur de la production écrite. Ces outils sont mis en œuvre dans le roman, la nouvelle, la biographie, (récit autobiographique et de voyage inclus), certains types de reportages et l’écriture de scénario. De nombreux auteurs (Raymond Carver, John Irving, Flannery O’Connor, Kazuo Ishiguro, Philip Roth, etc.) ont appris les bases de leur métier dans les Masters de creative writing (certains avancent le chiffre de 98 % d’auteurs anglo-saxons ayant suivis des cours de creative writing).
De grands écrivains donnent ou ont donné des cours de creative writing dans les MFA : Kurt Vonnegut Jr., John Irving, Russel Banks… Fondé à l’université de l’Iowa en 1936, le creative writing a rapidement accueilli des écrivains du monde entier, et organisé des conférences internationales de techniques d’écriture.
Implanté dans de nombreux pays, l’enseignement du creative writing est de plus en plus populaire. Il adopte des formules diverses : atelier d’écriture d’une journée ou cursus universitaire de plusieurs années.
Les programmes de creative writing s’adressent aux étudiants de toutes les disciplines, afin qu’ils développent leurs capacités professionnelles. Car les techniques du creative writing sont aussi mises en œuvre dans le journalisme, l’essai critique, la rédaction scientifique.
Les principes de la narration sont enseignés dès le collège et le lycée, à travers l’étude narrative des classiques, et la pratique des outils de la narration littéraire sous la forme d’exercices d’écriture. Les élèves apprennent à raconter et à écrire des histoires, en s’appuyant les principes de construction et la pratique des outils de mise en forme (description dynamique, personnages dynamiques, action…).
C’est pourquoi les étudiants de master ont déjà de solides bases techniques avant même de s’engager dans le cursus. Durant un MFA, les étudiants ont très peu d’heures de cours afin de pouvoir travailler leur projet d’écriture. Les formations fonctionnent par petits groupes. Chacun soumet ses textes aux autres étudiants et les réécrit après avoir reçu des retours critiques.
Les enseignants (souvent des auteurs) ont un rôle de tuteur. Leur objectif est d’aider l’auteur en formation à affiner ses spécificités et à creuser ses thématiques. A l’issue d’un master de creative writing les étudiants ont la possibilité de présenter un roman démontrant leur maîtrise de l’art du récit en guise de thèse.
A l’exception d’une poignée d’université proposant des Masters gratuits (et très sélectifs, comme l’explique la romancière et professeur de creative writingà la Syracuse Université Dana Spiotta dans cette interview), les Masters de creative writing anglo-saxons sont extrêmement onéreux (la romancière américaine Adelle Waldman évoque cette question dans cette interview.)
Les départements de lettres anglaises, qui ont été longtemps séparés des MFA de creative writing, commencent à se pencher sur l’histoire du creative writing (bases idéologiques, figures, influences et choix pédagogiques), et à questionner le bilan littéraire de ces formations. A la question « Quelle est la qualité des œuvres engendrées par le creative writing ? », ils répondent « Pas forcément des chefs d’œuvre, mais une excellence de la fiction ».
L’origine des workshops de creative writing aux Etats Unis remonte à l’essor des pédagogies nouvelles à la fin du 19ème siècle : l’objectif était d’intégrer les enfants issus de l’immigration en les faisant écrire à partir de leur expérience sociale et familiale. Le terme de « workshop /atelier » fut choisi en référence aux ateliers artisanaux ou industriels dans lesquels travaillaient les familles de ces premiers élèves.
Les premiers programmes d’écriture se sont appuyés sur l’approche de George Baker au sein de Drama 47, un atelier d’apprentissage du théâtre. Il s’agissait de former de futurs professionnels du théâtre à partir de l’expérience des étudiants et de l’étude des règles de la narration classique (construction de trame, structure en 3 actes, et construction de personnages).
Les workshops de creative writing se développent à partir de la création, en 1936, du premier Master of Fine Arts (MFA) à l’université de l’Iowa. Ce MFA sera dirigé par le poète Paul Engle à partir de 1941. Les bases pédagogiques du creative writing sont posées par le romancier Wallace Stegner (prix Pulitzer de littérature), qui crée le programme d’écriture de l’université de Stanford en 1946. Dans le sillage de l’Iowa Writer’s Workshop, d’anciens élèves créent de nombreux programmes universitaires (79 programmes de creative writing en 1975). La progression est exponentielle. En 2014, on dénombre 1269 programmes universitaires de creative writing sur le territoire américain.
Au cœur du creative writing, une question : comment apprendre l’écriture ? Les réflexions d’Henry James y ont répondu. Il préconisait de marquer la spécificité de la narration littéraire en développant un art de la fiction qui recréerait sur le papier un monde à part, dans lequel des personnages vivent une « aventure ». Henry James défendait la pratique d’un artisanat de la fiction reposant sur une l’autodiscipline de l’auteur. Il s’agissait de ne pas fourvoyer l’écriture sur la voie de l’égo de l’auteur. (Pour en savoir plus, lire « The program Era – Postwar fiction and the rise of creative writing« .)
Politiquement et socialement, le programme du creative writing poursuivait plusieurs buts : professionnaliser les écrivains, en leur donnant un métier de professeur, développer une culture littéraire dans les classes moyennes. Car jusqu’au tournant du XXème siècle, la capitale littéraire mondiale était Paris, les écrivains américains et la culture américaine étaient considérés avec condescendance.
Il s’agissait également de promouvoir l’american way of life, dans la guerre froide, alors que l’union soviétique investissait le champ culturel. Les fondateurs du creative writing avaient été témoin des ravages du totalitarisme (nazi et communiste), et pour eux, défendre une littérature humaniste, reposant sur la sensibilité de l’individu et sa relation à la société était fondamental. A ce titre les programmes internationaux de creative writing ont été marginalement soutenus par la CIA.
Les ateliers d’écriture Français
Les ateliers d’écriture français, nés à la fin des années 1970, ont dès le début revendiqué une parenté avec les pédagogies Freinet. Ces pédagogies ont prouvé que l’apprentissage par la pratique au sein du collectif était moins discriminant et plus efficace.
Les ateliers d’écriture français ont accordé à chacun le droit d’écrire, à partir de sa sensibilité, sans se sentir jugé ni stigmatisé. Il s’agissait d’un projet de réparation de la sensibilité de personnes souvent blessées par un apprentissage scolaire de l’écriture abstrait et élitiste. Les ateliers d’écritures français ont œuvré à la remise en confiance des « écrivans », la revendication du droit à « la liberté du texte », et l’exploration d’une esthétique d’écriture personnelle, s’inspirant de l’analyse stylistique des auteurs (avec une ouverture sur les écrivains contemporains français).
Ces ateliers d’écriture ont permis à des milliers de personnes de s’autoriser à écrire. Leur apport débouche aujourd’hui sur la création des premiers masters d’écriture créative dans quelques universités pionnières. Ces Masters accueillent un nombre restreint d’étudiants et ont pour but de mettre en contact étudiants et écrivains. Un de leurs axes de recherche, est d’ouvrir l’écriture aux pratiques artistiques transversales (comme l’art contemporain), afin que l’écriture permette de refléter le réel dans toute sa complexité.
(Une synthèse assez complète sur l’origine et l’approche des ateliers d’écriture français, ici)
Les Artisans de la Fiction s’appuient sur l’expérimentation française d’une pédagogie de la créativité. Mais ils replacent la narration au cœur de cette pédagogie et l’enrichissent d’un enseignement des techniques du récit issues du creative writing.