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Écrire de la littérature populaire – Jacques Moriz


Quand un ancien cadre parisien abandonne tout pour écrire, ce n’est pas par hasard. Pour Jacques Morize, le polar, c’est un métier — et Lyon, un terrain de jeu. Immersion dans l’écriture d’un commissaire au bistrot facile, à la page fluide, et aux rues trop réelles.



Jacques Morize écrit des polars depuis 1986. Ancien professionnel du développement commercial, il a tiré un trait sur une carrière ordinaire pour plonger dans l’écriture. Né en 1958 – « à peu près en même temps que la Constitution de la Cinquième République » — il préfère taquiner l’âge plutôt que de le donner. 

Son parcours est celui d’un passionné : d’abord auto-édité sous le pseudonyme de Luc Castillon, il s’inspirait ouvertement de l’humour rabelaisien et populaire de Frédéric Dard et de sa création culte San-Antonio.

Mais en 2001, en s’installant à Lyon, il choisit de redéfinir sa trajectoire : il abandonne l’antiterrorisme façon “Castillon” pour créer une nouvelle série centrée sur un flic plus réaliste, plus urbain — le commissaire Abel Séverac — et de nouvelles intrigues situées dans les rues, quartiers et arrondissements de la capitale des Gaules.

Héritage littéraire : de San-Antonio à Simenon

Lorsque l’on demande à Jacques Morize quels sont ses modèles, il mentionne sans détour San-Antonio, dont l’esprit populaire a « façonné » ses débuts. Mais son goût littéraire va aussi à de plus grands anciens : Georges Simenon, Agatha Christie, ou encore Exbrayat. 

Plus récemment, il reconnaît l’influence d’auteurs contemporains comme Fred Vargas — notamment pour l’ambiance, le style, le décalage subtil. 
Mais ce qu’il a gardé, c’est l’idée d’un polar accessible, populaire, haletant — un polar pour le lecteur, pas pour le prix littéraire. Un polar qui carbure avec des chapitres courts, des fins de chapitres en cliffhanger, des rebondissements réguliers — exactement comme un bon vieux San-Antonio, mais retravaillé avec la rigueur d’un enquêteur.

« J’ai intégré le fait qu’il fallait que les chapitres soient plus courts et se terminent toujours sur un rebondissement possible… »


Lyon, terrain de jeu et personnage

Ce qui distingue vraiment la série “Séverac”, c’est l’attachement à Lyon : chaque roman — souvent chaque enquête — se déroule dans un quartier précis de la ville. Métro, traboules, bouchons, troquets, ruelles, quartiers populaires et ambiances de ville : tout y est. Cette géographie ne sert pas qu’à situer l’action : elle forge l’atmosphère, nourrit les personnages, colore l’intrigue.

Jacques Morize raconte qu’il visite le quartier concerné, sillonne, prend des notes, parfois des photos. Il y embarque son personnage — le commissaire — dans les troquets, les bistrots, les ruelles, comme pour sentir la ville de l’intérieur, la respirer avant de la restituer sur la page.

C’est cette ancrage territorial et charnel qui donne à ses polars une texture unique : le lecteur ne lit pas seulement un fait divers, il marche dans les rues de Lyon, il sent l’air, il entend le murmure des pavés…

 Une écriture rythmée, fluide, assumée

Jacques Morize ne planifie pas ses romans comme un architecte. Il écrit « au fil de l’eau ». Il n’a pas de scénario précis au départ. Mais il sait qu’il ne peut compter que sur le rythme : chapitres courts, points de vue clairs, narration au passé classique. 

Ce style — linéaire, lisible, dynamique — n’est pas une faiblesse : c’est un choix délibéré. Il assume l’écriture populaire, le polar pour le lecteur pressé, celui qui tourne les pages dans le métro ou dans le train, qui veut sentir le rythme, l’urgence, l’instantanéité. Et, en même temps, il n’abandonne pas le soin : l’univers est travaillé, le décor réaliste, l’intrigue bâtie autour d’un lieu précis, d’un passé urbain, d’une géographie tangible.

« L’écriture pour moi, ce n’est pas une littérature à la chaîne. Mais tant qu’il y aura des gens qui aiment le bouquin sur le papier, ça durera. » 


Un parcours d’auteur : persévérance, auto-édition, renaissance

Ses débuts, sous pseudonyme, furent modestes : polars « antiterroristes », autoédités, hors des circuits traditionnels. Mais loin de se décourager, il a continué d’écrire, de peaufiner, d’apprendre, d’observer, de lire, de polir son style.

Quand il s’est installé à Lyon, il a vu l’opportunité de repartir à zéro : changer de cadre, changer de personnage, changer d’ambition. Il a troqué l’arme lourde du polar à suspense contre le flic de quartier, le décor urbain, le polar plus “terrien”. Et c’est une renaissance — plus modeste, plus locale, mais plus sincère, plus attachée à la réalité, plus humaine.

Aujourd’hui, publié chez Éditions AO, avec la série “Les enquêtes du commissaire Séverac”, Jacques Morize incarne une voie du polar français faite de mémoire de ville, d’humour populaire, de rythme maîtrisé et de fidélité au lecteur.



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