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Chronique : Les Locataires de l’été, Charles Simmons


Voici un roman court, presque une novella, qui a la discrétion et la puissance des grands classiques. 


Michael, quinze ans, passe l’été avec ses parents dans sa maison de famille sur la péninsule américaine du Cap Bone. La dépendance est louée à des inconnues : Mrs Mertz et sa fille, Zina, une apprentie photographe qui se rêve artiste. Les deux femmes fascinent Michael et l’embarquent dans un tourbillon d’émois et d’expériences.

« C’est pendant l’été 1968 que je tombai amoureux et que mon père se noya. » (première phrase du roman).

Dès la première ligne, le lecteur est prévenu : cet été sera celui de la découverte de l’amour et de la mort pour l’adolescent. L’été des premiers poèmes, des mensonges et des trahisons. Des thèmes qu’on pense avoir lus cent fois, mais qui sont ici cristallisés dans une prose d’une fluidité et d’une sensibilité désarmantes.
Pour un apprenti-écrivain, ce roman est exemplaire. Tout, dans l’écriture de Simmons, cherche la simplicité, et l’auteur sait que celle-ci ne peut être atteinte que par la maitrise technique.

Le bouleversement dramatique se tisse en lame de fond, sans aucun effet de manches. Un récit universel (l’entrée dans l’âge adulte), une écriture ciselée, des personnages troubles, et, enfin, un univers singulier en osmose avec l’intrigue… un bijou de narration dans un petit format de 153 pages. Idéal pour comprendre que c’est la subtilité et la cohérence qui font une belle oeuvre !

« En fin de journée, j’allais toujours voir comment était la mer. Ce soir-là, elle était inhabituellement calme. Des vaguelettes brisaient paisiblement sur le rivage. Par de telles soirées d’été, je me disais que l’océan était factice. Comment quelque chose dont le corps était aussi vaste et aussi pesant pouvait-il avoir le bout des doigts aussi délicats ? »

Publié en 1997 sous le titre « Salt water » (« Eau salée »), ce petit roman est la dernière fiction écrite par Charles Simmons, journaliste et critique littéraire au New York Times, décédé en 2017. Un auteur peu prolifique, dont on pressent que chaque ouvrage a été l’objet d’une attention patiente, méticuleuse, et d’une immense sincérité. 

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