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Construire un chapitre de roman


Un chapitre n’est pas un décor. Ce n’est pas un couloir. Ce n’est pas une pause pipi. C’est un champ de bataille miniature. Si vos chapitres ne changent rien à l’histoire, jetez-les. Le lecteur n’est pas votre psy, il est votre complice sous tension.

« Le chapitre n’est pas une pause. C’est un coup. Un impact. Une morsure. »
D. V. Swain, Techniques of the Selling Writer

1. À quoi sert un chapitre ?

Un chapitre n’est pas une division formelle ou un emballage esthétique. C’est une unité d’émotion dramatique, conçue pour faire progresser l’histoire, accentuer le conflit, et accrocher le lecteur à la page suivante.

Chez le professeur de creative writing Dwight Swain, un chapitre est constitué de scènes, elles-mêmes formées d’une unité d’action (scène) et d’une unité de réaction (séquelle). On pourrait dire qu’un chapitre est une unité narrative complète : elle commence par un choc, développe une tension, et se termine par une conséquence ou une question dramatique.

« Un roman n’est rien d’autre qu’une série de scènes parfaitement construites, liées par des transitions efficaces. »
Dwight V. Swain

Un bon chapitre :

  • Pose un enjeu clair,
  • Développe un conflit tangible ou latent,
  • Produit une évolution(même minime) du personnage ou de la situation,
  • Et s’achève sur un effet de levier narratif (cliffhanger, révélation, dilemme).

2. Le premier chapitre : la promesse

Le premier chapitre, c’est la poignée de main du roman. Il établit la promesse au lecteur : ton, genre, personnage, enjeu. Il ne doit pas être beau. Il doit être vital, intrigant, décisif.

« Commencez par le feu. Pas par l’allumette. »
James Scott Bell, Plot & Structure

Ce chapitre est un test. Le lecteur jauge. Il ne pardonne pas l’hésitation. Il faut donc :

  • Introduire le personnage principal en action,
  • Faire émerger un problème initial,
  • Poser une question dramatique implicite.

Exemple : dans The Hunger Games, Katniss braconne dans la forêt — en une scène, tout est là : le monde, le conflit, le danger.

3. Les chapitres intermédiaires : la chaîne narrative

Chaque chapitre ultérieur est une marche sur l’escalier du récit. Il doit :

  • Renouveler le conflit (par l’intensité ou la nature),
  • Approfondir l’enjeu moral ou émotionnel,
  • Faire progresser la tension globale.

Swain recommande de penser chaque chapitre comme une « mini-histoire » avec son propre objectif, obstacle, et retournement. Cette modularité dramatique permet de construire un roman qui avance à chaque page.

« L’énergie d’un chapitre vient du déséquilibre qu’il introduit. Pas de la résolution qu’il apporte. »
Dwight Swain

4. Le dernier chapitre : l’écho final

Le dernier chapitre n’est pas un bilan comptable. C’est un cristallisateur. Il concentre tout ce que le roman a travaillé : conflit, transformation du personnage, portée symbolique.

Il doit être :

  • Concis (évitez les interminables postludes),
  • Emotionnellement fort,
  • Et cohérent avec le ton global du roman.

Ce chapitre laisse une trace mémorielle. Il doit offrir la dernière image, la dernière pulsation.

5. Techniques avancées

Pour muscler vos chapitres :

  • Commencez in media res : coupez les introductions.
  • Structurez en « scène + séquelle » : action → conséquence → nouvelle décision.
  • Travaillez vos entrées et vos sorties : elles doivent frapper ou faire écho.
  • Raccourcissez vos paragraphes : aérez, relancez, ancrez.
  • Posez une question implicite à la fin de chaque chapitre.

Et surtout : ne trichez pas avec la tension. Pas de relâchement, pas de bavardage, pas de décor pour du décor. Un chapitre est une lame — aiguisez-la.

Si vous désirez immerger vos lecteurs dans vos histoires, nous vous recommandons nos formations suivantes :


 

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