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Le schéma narratif : pourquoi Coraline de Neil Gaiman vous a marquée ?


Comme nous, avez-vous tremblé à la lecture du roman “Coraline” de Neil Gaiman ? Ou peut-être en regardant son adaptation en film d’animation ? Mais savez-vous POURQUOI cette histoire a un tel effet émotionnel sur vous ? Pourquoi pleurez-vous, ou riez-vous, en lisant une histoire tout en sachant qu’elle est inventée ? Pourquoi reste-t-elle avec vous, dans votre tête, pendant des années ? Et bien c’est grâce au fameux schéma narratif.

schéma narratif Coraline Neil Gaiman


Si Coraline vous a marqué ce n’est pas un hasard. Derrière votre émotion se cache un auteur qui a consciencieusement travaillé son schéma narratif. C’est-à-dire la construction de son récit dans le but de vous mettre dans cet état-là ! 

Il existe de nombreuses façons de construire une histoire et de nombreux schémas narratifs différents.  Mais il existe de vrais “classiques”. Ces classiques sont des schémas narratifs qui existent depuis très longtemps et qui racontent des histoires qui répondent à de vrais besoins universels émotionnels et thématiques. Le récit de “Coraline” est une variation sur une structure d’intrigue classique nommée “voyage et retour”. 

Un récit au schéma narratif classique et puissant.

Le type d’intrigue “voyage et retour” raconte l’histoire d’un personnage insatisfait du monde dans lequel il vit, et qui “chute” dans un autre monde. Cet autre monde lui apparaît d’abord comme merveilleux. Car tout ce qui frustrait le personnage dans son monde original a disparu… Par exemple, les parents du “nouveau monde” de Coraline n’ont rien à voir avec ses parents de son monde normal. Bien qu’ils aient la même apparence ils sont des parents bien plus aimants, tellement plus attentifs et nettement plus rigolos que les parents du monde original !

Mais rapidement, le protagoniste d’une telle intrigue réalise que ce nouveau monde qui lui plait tant connaît une face sombre, cruelle, et très dangereuse, qui le forcera à s’enfuir et à retrouver son monde original. Cette expérience dans l’autre monde, longue, et effrayante, permet au protagoniste de mûrir, de prendre du recul et de mieux apprécier son vrai “chez-soi”.

Cette structure d’intrigue fait passer du rire aux frissons, puis au soulagement. C’est un vrai ascenseur émotionnel pour le lecteur ! Mais elle pose aussi des questions fondamentales sur le rapport à l’altérité, sur le besoin humain d’aller “voir si l’herbe est plus verte ailleurs” et les dangers auxquels expose une telle curiosité si elle devient malsaine !

Un schéma narratif classique… mais intemporel !

On aurait tort d’imaginer que les structures d’histoires classiques ne produisent que des histoires pour les enfants, qu’elles sont passées de mode ou qu’elles n’inspirent pas les auteurs de récits contemporains. La structure d’histoire “Voyage et retour” est à l’origine de nombreuses histoires classiques (“Alice au pays des Merveilles”, “Robinson Crusoë”, “Les Voyages de Gulliver”, “Vingt-mille lieues sous les mers” etc.), mais aussi de romans et scénario de films contemporains.

Prenez par exemple, le roman d’Alex Garland, “The Beach”, mieux connu sous son adaptation en film par Danny Boyle  (avec le jeune Leonardo Di Caprio, Virginie Ledoyen et Guillaume Canet). L’histoire raconte celle de trois jeunes Occidentaux qui découvrent leur idéal de vie au sein d’une communauté cachée sur une île thaïlandaise paradisiaque. Rapidement, le rêve va tourner au cauchemar, révélant les aspects les plus sombres résidant dans l’âme humaine et tapie dans toute société. Les protagonistes retourneront à leurs vies respectives, traumatisés certes, mais surtout conscients des aspects positifs de leur société d’origine qu’ils jugeaient si sévèrement et naïvement au départ.

On retrouve ce schéma classique dans d’autres histoires actuelles comme “Kafka sur le rivage” d’Haruki Murakami, “La petite fille qui aimait Tom Gordon”, de Stephen King, “The Remainder” d’Alia Trabbuco Zeran ou même “Le Monde de Narnia” de Clive Staples Lewis…

Comprendre l’importance du schéma narratif pour raconter une histoire puissante

 Les schémas narratifs classiques sont de vrais “booster” ou “tremplin” à histoires. Leur structure – quand elle est comprise en profondeur par un auteur – permet à une histoire à gagner en densité d’actions et en intensité émotionnelle. Pour tous les auteurs et autrices, il est crucial de connaître au moins le schéma narratif de base, celui qui a donné naissance à tous les autres, celui de la quête (ou “monomythe”), de comprendre comment il est conçu et quelles d’histoires il permet de raconter, dans toutes leurs puissances.

Ensuite, en fonction des auteurs techniques que vous lirez, vous apprendrez qu’il existe 7 ou 12 ou 32 (…) schémas narratifs classiques qui découlent de cette structure de base qu’est la quête, mais en réalité, le nombre exact ou précis importe peu. Ce qui est important c’est de comprendre quelles sont ces différentes variations, et pour elles aussi, de comprendre comment elles sont construites, quelles histoires ou quels thèmes elles permettent de porter et quels types d’émotions elles font vivre aux lecteurs et lectrices. 

Aux Artisans de la Fiction, nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas uniquement de comprendre “en théorie” les schémas narratifs classiques afin de savoir écrire des histoires puissantes. C’est pourquoi nous faisons expérimenter 7 types d’intrigues fondamentales (= 7 schémas narratifs classiques) à nos élèves, à partir d’exemples issus de la littérature mondiale, mais surtout en les accompagnant dans la construction d’histoires-tests !

Pour découvrir, analyser et tester 7 intrigues fondamentales, vous pouvez vous inscrire au stage “Construire un roman : raconter avec les 7 intrigues fondamentales”. Ou bien inscrivez-vous à notre cycle de formation en 3 ans… mais attention, vous n’aborderez ces questions-là qu’en deuxième année !

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