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Écrire 30 pages par jour – Marin Ledun


On ne « trouve » pas une idée de roman. On l’arrache au vide intérieur. Marin Ledun montre qu’écrire, c’est moins un acte d’inspiration qu’un combat avec la matière sociale.

« Une journée type, c’est 20-30 pages d’écriture. À  la fin du travail d’écriture, il en reste une dans le livre. »

Marin Ledun n’est pas un auteur qui parle d’inspiration comme d’une muse capricieuse. Il parle d’usure, de persistance, de déchets. Pour lui, écrire un roman, c’est partir d’une question sociale ou politique, et creuser, scène après scène, personnage après personnage, jusqu’à trouver une forme qui tienne.
1. Une écriture-atelier

Chez Ledun, la fabrication d’un roman commence par une question. « Pourquoi une entreprise adopte-t-elle une politique commerciale donnée ? Pourquoi on tue ? ». Le roman noir n’est pas un costume qu’il enfile pour le plaisir des codes, mais une forme d’interrogation politique et sociale.

L’écriture est physique, patiente, répétitive. Il écrit 30 pages pour en garder une. Il relit, réécrit, détruit, recompose. Il découpe ses intrigues « scène par scène, comme dans une série », pour s’assurer que le tout tienne debout.

« Le scénario est l’ossature. Une fois qu’il est au point, je me lance, c’est la petite musique. »

2. D’abord les personnages

Il n’y a pas d’histoire sans personnages. Ledun le martèle. Et ces personnages ne viennent pas illustrer une thèse : ils naissent de la marge, des franges sociales, de ceux qu’on entend peu. Par eux, les informations passent, se vivent, s’incarnent.

« L’information, elle passe par les personnages, par leurs gestes, par leurs actions, pas par des lignes explicatives. »

Le point de vue, chez lui, est donc une stratégie de sens. Il n’est pas figé, mais dépend de qui parle, d’où, et quand. Parfois, plusieurs trajectoires narratives se croisent, parfois elles restent parallèles. Cela structure le roman autant que le thème.

3. Le style vient du sujet

Maein Ledun ne croit pas aux héritages stylistiques. Il refuse les modèles narratifs préfabriqués. Le rythme, la langue, la mélodie du texte viennent des personnages, de leur histoire, de leur manière d’être au monde.

« Le langage, la tonalité, le rythme, tout dépend du narrateur, des personnages, de ce dont je veux parler. »

Le style, ici, n’est pas un vernis. C’est une manière d’habiter le réel. Découpé, réduit, parfois brutal. Mais toujours ajusté à ce qu’il veut dire.

4. Transformer la documentation en fiction

Ancien chercheur en sciences sociales, Marin Ledun ne manque pas de matière documentaire. Mais il en fait quelque chose de rare : il ne plaque jamais les faits. Il cherche à incarner les données.

« Le plus dur, ce n’est pas de se documenter. C’est de se débarrasser de la documentation. »

Son obsession : faire passer une information par une scène, un geste, un mot. Pas par un cours magistral. C’est la fiction qui a le dernier mot.

5. Le conseil brutal

Maein Ledun est clair : « N’écoutez pas les conseils ». Mais il en donne quand même trois : copier, lire, écrire.

  • Copier pour apprendre les outils.
  • Lire pour comprendre la diversité des voix.
  • Écrire pour trouver la sienne.

« On commence par copier. Puis on transforme. Puis on invente. »

Ce qu’il refuse : les recettes. Ce qu’il revendique : le travail, le temps, la rigueur artisanale.

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