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Fiers de nos élèves – Maria Lerate


On ne structure pas l’imagination pour l’enfermer, mais pour la libérer. Écrire n’est pas une incantation mystique. C’est un artisanat. Et même les histoires les plus folles ont besoin d’un squelette.

 Écrire à partir d’une obsession

Tout commence par une voix radiophonique. Maria Lerate entend un reportage : un homme est retrouvé à des centaines de kilomètres de chez lui, sans aucun souvenir de son identité. Une histoire troublante, une énigme à la frontière de l’effacement psychique et du mystère identitaire.

« Je me suis demandé si une histoire semblable pouvait se dérouler aujourd’hui avec les moyens de communication actuels, s’il était encore possible de disparaître dans les années 2020. »

Ce point de départ réel s’enracine immédiatement dans un terreau littéraire : Le Colonel Chabert de Balzac, dont Maria analyse avec minutie la structure pour y puiser un modèle narratif.

« J’ai tout analysé pour voir comment c’était fait. Et à partir de là, j’ai structuré une histoire à inventer à partir de ce fait divers. »


Quand l’instinct rencontre la méthode

Au moment de l’écriture, Maria n’a encore suivi aucun atelier. Elle écrit « à l’instinct », mais cherche déjà à bâtir une architecture solide. Une double inspiration la guide : d’un côté le squelette balzacien, de l’autre un lieu personnel – une maison isolée dans un parc – qui va devenir le décor principal du roman.

« J’aime bien avoir un squelette, j’aime bien savoir où je vais. »

Ce besoin d’ossature n’exclut pas le mouvement organique du récit, bien au contraire : au fil des réécritures, l’histoire se réinvente.

« Une histoire est quelque chose d’organique, l’auteur ne peut pas lui imposer ses idées, elle a ses propres règles. »

Apprendre à structurer l’imagination

Maria le reconnaît : si elle devait écrire aujourd’hui, elle ne le ferait plus de manière instinctive. Son passage par les Artisans de la Fiction lui a permis de se former à la dramaturgie et à la narration.

« J’ai appris énormément de techniques… J’ai un peu appris à structurer mon imagination, qui est assez féroce. »

Ce travail structurel ne brime pas la créativité, il l’organise. Il permet de mieux entendre la voix des personnages, de canaliser les élans pour leur donner une forme partageable. C’est aussi une manière d’honorer la tension dramatique, cet héritage du théâtre que Maria connaît bien.

« C’est comme quand on va sur scène, on y va pour se donner en représentation, pour raconter quelque chose aux autres. »

Réécrire, encore et encore

Le premier jet est « extirpé d’elle-même », mais l’écriture commence réellement après.

« J’ai réécrit, j’ai réécrit… et c’est une partie que j’adore faire. C’est comme un jeu pour moi, la réécriture. »

Ce travail de relecture passe d’abord par un cercle d’amis, puis par une éditrice. Ensemble, elles retravaillent trois fois le manuscrit, jusqu’à trouver l’équilibre entre la matière initiale et l’œuvre à livrer.

L’imaginaire comme survie

Dans l’une des réponses les plus intimes de l’entretien, Maria confie :

« Les histoires m’ont sorti de mes propres tourments un nombre incalculable de fois… Ça sert à vivre. »

Ce n’est donc pas un hasard si elle appelle de ses vœux des récits mêlant dystopie, imaginaire et espoir : elle sait, de l’intérieur, ce que la fiction peut apporter.

Conclusion : construire, transmettre, persister

À travers son expérience, Maria Lerate nous rappelle que la création littéraire n’est pas un élan flou mais une construction rigoureuse. Qu’il est non seulement possible mais souhaitable d’apprendre à écrire, de structurer son imaginaire sans l’étouffer.

Et surtout que le roman n’est pas un repli : c’est un geste d’adresse, une tentative de rejoindre le lecteur.

« On écrit pour quelqu’un. C’est comme le théâtre. On ne le fait pas pour soi. »

Si vous désirez vous lancer dans l’écriture d’histoires nous vous recommandons nos formations suivantes :

 

 

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