On prétend que l’écriture serait un geste intime, insaisissable, impossible à mesurer. C’est faux. Nos manières d’écrire laissent des traces, façonnent nos méthodes, structurent nos imaginaires — et personne ne les étudie vraiment. Avec son enquête menée à l’École des chartes et en lien avec la BnF, Camille Girard s’attaque à un angle mort monumental : comment les écrivains écrivent aujourd’hui, entre carnets, Scrivener, IA, hypertexte et bricolages quotidiens. Dix minutes de questionnaire pour nourrir une recherche ambitieuse, rigoureuse, et qui compte déjà pour demain. Si nous n’aidons pas ceux qui documentent nos pratiques, qui le fera ?
Il y a des moments où la recherche universitaire rattrape la pratique, la décortique, la confronte à ses angles morts et, parfois, l’éclaire d’une lumière neuve. C’est exactement ce qui se joue ici.
Camille Girard, étudiante à l’École nationale des chartes, travaille sur un sujet qui devrait nous électriser tous : l’évolution des techniques d’écriture des écrivains. Pas les lubies théoriques. Pas les généralités. Non : vos méthodes, vos rituels, vos outils, vos transitions du manuscrit papier aux logiciels, de l’hypertexte aux IA, de la plume à Scrivener, d’Antidote à la correction humaine.
Autrement dit, elle cartographie ce que les écrivains font réellement quand ils écrivent.
Le terrain ? Il va des premières expérimentations du numérique (J.-P. Balpe et ses labyrinthes hypertextuels) jusqu’aux pratiques très actuelles : l’usage de l’IA dans l’écriture ou la réécriture, les logiciels spécialisés, les hybridations nouvelles, les processus de travail révélés dans les podcasts d’auteurs (Margot Dessenne, Christelle Lebailly) et les entretiens de terrain (Vincent Ravalec, François Bon).
Camille pourrait se contenter d’interroger quelques écrivains célèbres. Elle ne le fait pas.
Elle veut étudier la réalité vivante, celle qui se pratique dans vos carnets, vos brouillons annotés, vos fichiers nommés “version_finale23_bis.rtf”. Parce qu’elle a compris une vérité simple et férocement juste :
Chaque écrivain, amateur ou professionnel, raconte quelque chose d’essentiel par sa manière d’écrire.
Nous sommes au XXIᵉ siècle. Les techniques changent.
Les usages se bricolent, se modifient, se renversent.
Et si nous voulons que la recherche prenne enfin en compte ce que signifie écrire aujourd’hui, nous devons la nourrir.
Le questionnaire qu’elle propose est court, précis, respectueux. Il ne s’agit pas d’espionner vos méthodes ni de juger votre rapport aux outils. Il s’agit de documenter cette bascule historique : le passage de l’écriture analogique à l’écriture numérique, et nos inventions quotidiennes pour continuer à faire ce que nous faisons depuis toujours : fabriquer du sens et du style.
En répondant, vous contribuez à un travail adossé à la BnF, ancré dans un master de très haut niveau, et qui servira à comprendre ce que sera l’écriture dans dix, vingt ou cinquante ans.
C’est une chance rare : contribuer à écrire l’histoire de l’écriture.
Vous avez dix minutes. Faites-le.
Votre pratique mérite d’être transmise — pas seulement vos textes.
Répondre au questionnaire : https://forms.gle/YGXGMyicx2VQ31E18

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