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FIERS DE NOS ÉLÈVES : « Bibiche », 1er roman publié aux éditions Plon pour la rentrée littéraire 2022 !


Publier un premier roman chez un gros éditeur pour la rentrée littéraire est un exploit pour une jeune romancière. Raozy Pellerin, ancienne élève des Artisans de la Fiction,  a longuement préparé « Bibiche », avant de le soumettre aux éditions Plon, via une agente littéraire. Elle répond à nos questions à propos de son 1er roman.

 

 


Raozy Pellerin, votre 1er roman vient d’être publié, comment avez-vous travaillé sur ce livre ?

Raozy Pellerin : Pour Bibiche, j’ai entamé un premier jet, que j’ai écrit très rapidement, car j’avais en tête l’essentiel de son contenu : le parcours de mon personnage, les thèmes que je voulais aborder à travers elle. J’avais un besoin urgent de coucher tout cela sur papier. Ce n’est qu’ensuite que j’ai beaucoup retravaillé ce premier jet, que j’ai affiné l’écriture et même rajouté quelques chapitres.

Pouvez-vous nous parler du point de départ de ce roman ?
Le point de départ de ce roman est une chute. L’idée qu’à la suite d’une simple chute, une vie peut être entièrement bouleversée. 

Avez-vous effectué beaucoup de recherches ? Vous êtes vous servie de votre expérience professionnelle, ou de l’expérience, de celles de vos proches ?
Pour ce texte, mon expérience professionnelle en tant qu’avocate a été essentielle. Ce sont les belles rencontres que j’ai faites dans l’enceinte de mon cabinet qui ont fait naître en moi l’envie de créer ce personnage fictif Bibiche. Elle est à la fois toutes ces femmes rencontrées et en même temps, elle est unique, car fruit de mon imagination. J’ai ensuite effectué beaucoup de recherches sur la question de la mémoire traumatique notamment, et en particulier en ce qui concerne les demandeurs d’asile. 

Pensez-vous qu’il soit important de préparer l’écriture en amont (construction de personnages, de la structure narrative, de l’univers de l’histoire) ?

Oui, je crois qu’il est important d’avoir une idée précise de qui est notre personnage principal, mais aussi des personnages secondaires. Cela n’empêche pas d’écrire en vrac des passages ou des idées, mais il faudrait après relire ces passages à la lumière de notre personnage. Je me suis attachée à tout connaître de Bibiche, qui elle était avant et après cette chute. Peu importe que tout ne soit pas ensuite évoqué dans le corps du roman, l’essentiel c’est que l’auteur sache tout de son personnage. Ce qui a ensuite été crucial, dans ce travail sur Bibiche, c’est de connaître le parcours du personnage dans l’espace spatio-temporel du livre. Quelles en sont les étapes principales ? Quels en seront l’impact sur Bibiche et ses réactions ? Par opposition, quelles sont les réactions des personnages secondaires ? Quand on connaît bien son personnage, cela devient progressivement instinctif, j’ai l’impression.

Comment avez-vous créé votre protagoniste ?
J’ai réfléchi à la personnalité de Bibiche : ses points forts comme ses points faibles. Ensuite, je me suis demandée comment un personnage comme Bibiche pouvait être transformée par des événements douloureux et un syndrome de stress post-traumatique. 

Je savais dès le début que Bibiche porterait des perruques et qu’il y avait tout un symbole dans cette « coquetterie ». Ce qui a pris plus de temps pour moi, c’était de visualiser son corps, comment il évoluait dans un espace confiné ou au contraire à l’extérieur. Penser ce corps tel que je le voyais, versus comment Bibiche, le voyait, elle. 

Pouvez-vous nous parler du choix du point de vue : avez-vous hésité, été tentée par un point de vue à la 1ère personne, par exemple ? 

J’avais envie de calquer le point de vue sur l’évolution de mon personnage. Ce choix a été mûrement réfléchi : on est à la 3ème personne tout le long du texte avec une focalisation sur Bibiche qui est dans une période de vulnérabilité, oscillant entre une identité perdue et la possibilité d’une nouvelle vie. Le jour où elle franchit une étape importante dans sa reconstruction, on passe au « je », comme pour signaler que Bibiche est prête à habiter son corps ‒ et ce nouveau pays qu’est la France.

Vous êtes-vous fait relire ? A quel moment ? Pourquoi ?
Au fur et à mesure de l’écriture, je faisais relire par une amie et mon conjoint. J’écrivais très vite ce premier jet et j’avais confiance en leurs conseils, mais aussi en leurs impressions

Avez-vous beaucoup réécrit ? 

Bien sûr. La réécriture en général prend bien plus de temps que le premier jet. Je dirais que la version finale, telle qu’elle est publiée, est assez différente de ce premier jet. J’ai laissé reposer Bibiche, jusqu’à ce que je sache exactement comment le retravailler pour en faire un texte abouti. Entre-temps, j’ai écrit d’autres textes, j’ai suivi des ateliers (comme celui des Artisans de la fiction). J’avais toujours Bibiche en tête, mais j’avais besoin que les pistes de retravail me viennent naturellement. En effet, quand je me forçais à reprendre mon manuscrit en tentant des techniques différentes, je n’arrivais à rien et n’étais pas satisfaite.

Depuis combien de temps écrivez-vous ?
J’écris depuis petite des romans courts ou de la poésie. J’ai commencé à avoir envie d’écrire des romans plus longs il y a une douzaine d’années. Mais je suis régulière dans l’écriture depuis sept ans environ.

Quelles ont été les étapes de votre apprentissage de l’écriture ?
Pour moi, apprendre à écrire, c’est d’abord lire. Lire beaucoup, ensuite coucher sur papier tout ce qui nous passe par la tête et petit à petit agencer. Ne pas avoir peur de réécrire et réécrire encore. L’écriture enseigne aussi la patience. Enfin, on dit que l’observation joue beaucoup, et vraiment je crois que pour moi c’est essentiel en effet pour créer des personnages à la fois crédibles et singuliers. 

Est-ce que la formation que vous avez suivie aux Artisans vous a aidé ? Sur quels points ?
J’ai suivi l’atelier « Les outils de la narration ». À l’époque j’avais des manuscrits, mais pas d’éditeur et je voulais aussi comprendre ce qui n’allait pas dans mes manuscrits. Cette formation m’a appris à lire différemment, à comprendre le processus créatif derrière les romans. C’est très utile, je pense, dans le travail d’écriture. Dans un second temps, ça m’a permis aussi de relire mes textes, voir pourquoi ce que j’avais fait dans tel texte de façon instinctive tenait la route par exemple, ou au contraire, comprendre pourquoi d’autres passages semblaient plus « plats ». L’atelier m’a permis aussi de trouver un espace d’échange avec des personnes aussi intéressées par la lecture et l’écriture que moi. Ces échanges que nous avons poursuivis par la suite sont un réel soutien dans cette entreprise souvent solitaire. 

Comment vous y êtes vous pris pour trouver un éditeur ?
Je n’ai pas vraiment cherché d’éditeur, car le peu de fois où j’avais envoyé mon manuscrit (par email essentiellement), j’étais restée sur ma faim et j’avais rarement de réponse. J’avais l’impression de ne pas bien m’y prendre et peut-être de manquer de temps aussi pour en chercher un. J’ai donc rapidement envoyé Bibiche à un agent littéraire qui avait accroché avec mon personnage et son parcours. Elle a voulu d’abord se concentrer sur un autre de mes manuscrits avant d’y revenir au moment où je le réécrivais. C’est donc elle qui m’a cherché un éditeur. 

Votre éditeur vous a-t-il fait retravailler le livre ?
Mon éditrice a trouvé que le texte tel qu’il était n’avait pas besoin d’être revu dans sa globalité. En revanche, avec l’assistante éditoriale, nous avons eu des allers-retours sur le texte. Cet appui concret sur le corps du texte m’a été précieux. C’est vraiment ce que je recherchais : échanger sur mes écrits avec un professionnel. 

Travaillez-vous sur un autre projet ?
Pour l’instant, non. J’ai beaucoup d’idées que je dois structurer. Je relis parfois d’autres textes très avancés lorsque je considère avoir laissé passer assez de temps avant de m’y remettre. 

Un conseil d’écriture pour ceux et celles qui qui se lancent dans l’écriture de leur premier roman ?
Laissez reposer vos textes ! Une semaine, un mois voire un an. Rien de tel que s’y remettre ensuite avec un regard véritablement neuf. 

 


Pour en découvrir plus sur le 1er roman de Raozy Pellerin, Bibiche : site des éditions Plon
Chronique de « Bibiche » sur Le Monde des Livres.

Le stage des Artisans de la fiction suivi par Raozy Pellerin : Les outils de la narration littéraire.
Nous proposons également un cycle de formation annuel : L’Artisanat de l’écriture

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