L’art de l’écriture est un voyage complexe, où chaque auteur façonne sa propre voie entre influences littéraires et découverte de sa voix unique. Dans cet article, nous explorons les témoignages de Mariana Enriquez, Jan Carson, et Jonathan Coe, offrant des perspectives variées sur la relation entre la lecture, l’écriture, et la construction d’une identité littéraire.
Mariana Enriquez : La Lecture comme Fondement
Mariana Enriquez, romancière argentine, souligne l’importance cruciale de la lecture dans le processus créatif. Selon elle, la lecture est l’envers de l’écriture, une étape préalable indispensable. Enriquez met en garde contre l’urgence de publier sans avoir exploré un large éventail littéraire. Elle encourage les aspirants écrivains à s’immerger dans différents genres pour mieux comprendre les mécanismes narratifs.
En débutant sa carrière à 17 ans, Enriquez avoue avoir initialement copié ses auteurs préférés tels que Anne Rice, William Burroughs, et Bret Easton Ellis. Elle reconnaît que cette période a été une quête pour trouver sa propre voix, un défi à relever avec le temps et l’expérience.
Jan Carson : L’Évolution Naturelle
Jan Carson, romancière irlandaise, partage une trajectoire singulière. N’ayant jamais suivi de cours d’écriture créative, Carson est diplômée en littérature, et c’est à l’âge de 25 ans qu’elle s’engage dans l’écriture. Sa clé du succès réside dans une lecture intense de romans et de nouvelles, écrivant instinctivement ce qu’elle aurait aimé lire. Cette approche a abouti à un processus d’écriture naturel qui a évolué avec le temps.
Jonathan Coe : Apprentissage à travers les Histoires
Le romancier britannique Jonathan Coe attribue son apprentissage des mécanismes narratifs à une enfance imprégnée d’histoires. Les bandes dessinées de Disney ont été ses premières leçons, offrant une introduction claire à la structure narrative. L’influence des livres classiques et des films a suivi, offrant à Coe une compréhension précoce de la diversité des formes narratives.
Miguel Symanski : Entre Journalisme et Fiction
Miguel Symanski, romancier portugais allemand, partage son parcours entre le journalisme et la fiction. Son livre « Le Château des Cartes » incorpore des histoires journalistiques non publiables. Symanski souligne les défis de l’écriture critique, évoquant une expérience où un article a conduit à la fermeture d’un magazine. Son passage du journalisme à la fiction criminelle reflète la nécessité de s’exprimer de manière alternative.
Évoluer de l’Imitation à la Voix Personnelle
Les témoignages convergent sur le thème de l’imitation initiale. Enriquez, Coe, et Carson admettent avoir commencé par imiter leurs auteurs préférés. L’évolution vers une voix personnelle survient avec le temps, l’expérience et l’acceptation des erreurs. Carson souligne que chaque manuscrit, même rejeté, est une opportunité d’apprentissage.
En conclusion, le chemin vers la maîtrise de l’écriture est unique pour chaque auteur. Il se tisse à travers les expériences de lecture, les influences variées, et la persévérance face aux erreurs. L’écrivain, tel un artisan, sculpte sa voie littéraire avec chaque mot, chaque rejet, et chaque leçon tirée du passé.
