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Ecrire à partir du titre : Leye Adenle


Les histoires ne servent pas qu’à nous évader. Elles servent à nous relier, à nous souvenir, à nous reconstruire. Leye Adenle, auteur nigérian, explique pourquoi la fiction reste une urgence humaine et nous rappelle que raconter, ce n’est pas fuir le monde mais le regarder en face, le traduire, le traverser.

 Pourquoi avons-nous besoin d’histoires ?

Parce que sans elles, nous ne sommes plus humains. Leye Adenle le dit avec force :

« Souviens-toi du confinement. Imagine ce moment sans histoires, sans art, sans musique, sans séries… »

La fiction est plus qu’une distraction. C’est ce qui nous relie. Ce qui nous sauve de l’enfermement, de l’oubli, de l’effondrement psychique. C’est le point de contact entre les solitudes.

« Les histoires font partie de notre condition humaine. On ne peut pas les enlever. »


De quels récits avons-nous besoin aujourd’hui ?

Pas de récits fermés. Pas de fictions qui imitent la forme pour contourner le réel. Ce dont nous avons besoin, selon Adenle, ce sont des histoires qui soignent, sans être lisses. Qui regardent le monde tel qu’il est, et osent dire : ça ne va pas.

« Ce que nous vivons aujourd’hui ne devrait pas être vécu. Les gens diffusent eux-mêmes leurs douleurs. Il ne faut pas les effacer par la fiction. Il faut les transmettre. »

 Ce que les histoires doivent faire : fixer la mémoire

Il ne s’agit pas d’expliquer. Il s’agit de garder mémoire. Les histoires ont pour mission de résister à l’oubli. D’empêcher le monde de tourner la page.

« Des images, des silences, des faits : tout cela doit être raconté. Pour que le monde ne puisse pas oublier. »

Adenle parle de Gaza, du Congo, de tous les angles morts de la violence systémique. Son rôle, en tant qu’auteur, n’est pas d’apaiser, mais d’attester.

 La fiction : une manière de penser par l’humain

Chez Adenle, l’intrigue importe peu. Ce qui compte, c’est l’épiphanie d’un personnage. Sa voix, sa peur, ses délires.

« J’écris pour rencontrer mes personnages. Je veux savoir comment ils pensent. »

C’est pourquoi il utilise les points de vue multiples. Parce que chaque personne porte une réalité différente. Une carte unique pour naviguer dans un monde qu’elle ne comprend pas. Et cette variété est, selon lui, la seule façon d’éviter de réduire l’autre à une fonction ou à une silhouette.

« Si l’humain est complexe, chaque personnage devrait parler. Pas de figurants. »

 L’écriture : un espace de résistance joyeuse

L’écriture n’est pas qu’un devoir. C’est aussi une jouissance. Une folie fonctionnelle. Une manière de vivre plusieurs vies, de désirer par procuration, de douter à plusieurs voix.

« J’adore ne pas savoir ce que va faire mon personnage demain. C’est lui qui m’entraîne. »

Il revendique un rapport charnel, ludique, rythmique au langage. Et lorsqu’il écrit en anglais, il pense en Yoruba, puis traduit. Ce qui donne des phrases poétiques, inattendues, dissonantes. Une manière de tordre la langue dominante.

« Je veux que mes phrases sonnent comme ma langue natale. Même si je dois me battre contre le logiciel de correction. »

 L’intelligence artificielle ? Pas un auteur.

Adenle ne méprise pas l’IA. Il la connaît. Il est diplômé en machine learning. Il l’utilise pour faire des recherches ou corriger ses fautes. Mais il est clair sur un point : une histoire sans émotion n’est pas une histoire.

« Un algorithme ne ressent rien. Il ne hait pas. Il n’aime pas. Il ne tremble pas. »

Or l’essence d’une histoire, c’est le frisson. Pas la syntaxe.

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