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La fabrique du suspense Michel Bussi


Dans « La fabrique du suspense », Michel Bussi dévoile son apprentissage de l’écriture et partage sa manière de travailler.


La collection Secrets d’écriture aux éditions Le Robert/ Les Presses de la Cité nous présente l’artisanat d’écriture de Michel Bussi, auteur maître de la surprise et des récits à suspense, où le philtre de la compréhension humaine joue sa partition sur une trajectoire souvent tragique.

“Dans un crime, seule m’intéresse la part de mensonge, de vengeance, de passion destructrice, de douleur et de remords… en résumé la tragédie! Seul compte de susciter chez le lecteur l’envie de savoir comment une histoire se terminera.” 

Michel Bussi s’érige contre tout snobisme culturel qui dégoûte la jeunesse de la littérature. L’exception française se vit jusque dans la ghettoïsation de la littérature de genre, alors qu’autour du monde, le genre est un art qui évolue et s’élève en combinant et en intégrant des codes inattendus. 

“Il s’agit d’une forme littéraire à part entière, un exercice de style où chaque mot compte, où l’élégance de la résolution de l’intrigue joue un rôle essentiel.”

Dans ‘La fabrique du suspense’, Michel Bussi expose ses étalons de travail.

A 11 ans, Mort sur le Nil d’Agatha Christie déclenche sa passion:

“ J’ai cherché méthodiquement à comprendre la mécanique des romans d’Agatha Christie, son art de brouiller les pistes, son machiavélisme à désigner un coupable inattendu. Je les ai décortiqués, j’en ai détricoté la construction. J’ai ouvert le capot pour examiner en détail la conception du moteur. Concrètement, je relisais les romans en repérant les phrases à double sens, les ellipses invisibles lors d’une première lecture, les fausses pistes des plus grossières aux plus raffinées…”

Les œuvres de  Sébastien Japrisot prennent le relais dans le panthéon de ses modèles.

Comme c’est impossible de créer un récit de mystère d’un jet improvisé, Michel a “besoin d’une vision très nette de la structure du roman à venir.” Il commence avec un bon pitch, une situation inexplicable qui contient pourtant une solution logique. Faire des choix fait partie de son travail dès l’ouverture du roman: va-t-il privilégier l’atmosphère immersive ou l’enchaînement d’action qui ballote le lecteur?

“La résolution d’un roman policier doit donc être logique. Tous les indices fournis doivent converger vers cette fin.”  Chaque détail proposé dans l’histoire est au service de l’intrigue et crée un jeu de piste. La rétention d’information , l’omission jouent un grand rôle dans la fabrique du suspense.

Chercheur-géographe, Michel Bussi a forcément une relation pointue à l’univers narratif, qu’il traite comme un personnage, avec son histoire et ses forces en tension. Le style doit rester au service de l’émotion, et il a bien conscience que les “premiers jets souvent bien plus boursouflés, intellectuellement satisfaisants (pour l’auteur), mais pauvres émotionnellement.”  Comme nous l’apprenons aux Artisans de la fiction, écrire de manière fluide est l’aboutissement d’un travail successif au service du lecteur :  traquer les formules trop  alambiquées qui font systématiquement sortir de l’histoire.

Michel Bussi aime combiner suspense et portée pédagogique d’un propos en conjonction avec le lieu, lui-même porteur des enjeux politiques incitant à la réflexion sur les injustices et les discriminations par une dimension instructive.La spécificité de son écriture, “le twist”, qui implique une révélation, un retournement qui fait basculer la réception de l’histoire: ce n’est pas ce que l’on croyait! La représentation que les lecteurs se sont fait des scènes, des personnages  ou de l’histoire est renversée.

“Le romancier effectue en permanence un tri parmi les détails qu’il donne ou pas, pour créer une atmosphère, un univers. La littérature n’est pas l’art de la description, mais l’art de la suggestion.”  Le ‘twist” joue sur l’écart entre l’écrit et l’interprétation du lecteur. “L’auteur amène donc le lecteur à imaginer des éléments qui n’ont jamais été énoncés dans le livre.”

Afin de maîtriser cette figure, les Vingt Commandements du twist sont proposés en seconde partie du livre, où très généreusement, Michel Bussi liste les “crimes de lèse-lecteur”. Cette énumération semble être la pierre angulaire du récit de mystère et nous vous invitons à la découvrir! 

L’équilibre de l’histoire tient au choix judicieux de l’auteur, entre omission et enchaînement logique.

“Le roman à twist prend tout son sens lors d’une seconde lecture: les évidences sautent aux yeux. Le roman dévoile sa face cachée et ce n’est plus la même histoire que l’on découvre.” 

Michel Bussi a tissé l’intérêt de son public par le biais d’une relation soigneusement concoctée; il écrit en gardant une pensée pour le lecteur qui jubile d’avance à la surprise construite pour son plaisir..

Dans la collection Secret d’écriture : notre chronique de « Ecrire, c’est respirer » de Susie Morgenstern.
Voir notre interview intégrale de Michel Bussi.

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