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L’importance de raconter une histoire brûlante – Michaëla Watteaux


Raconter une histoire, c’est un acte trivial ? Faux. C’est un acte de résistance. De transmission. De dévoilement. Ceux qui parlent de « divertissement » oublient que toute fiction sérieuse est un combat contre le silence.
Avec rigueur et engagement, Michaëla Watteaux rappelle que la narration n’est pas une fantaisie : c’est une manière d’habiter le monde. Et parfois, de le transformer. À l’heure où l’on se noie sous les récits vides, elle milite pour une littérature de fond, fouillée, documentée, ancrée dans le réel — mais toujours habitée par le feu.

 

Une histoire n’est jamais juste une histoire

Il y a les histoires qu’on raconte, les histoires qu’on tait, et les histoires qu’on cherche désespérément à écrire. Et puis il y a Michaëla Watteaux, qui ne se contente pas de raconter : elle fouille, elle exhume, elle élève.

Réalisatrice, scénariste, romancière, pédagogue, elle rappelle une chose essentielle à tous ceux qui ont cru que l’imaginaire était un divertissement : raconter, c’est agir.

« Les histoires… on les raconte depuis la nuit des temps. Elles vous aident à vivre, à survivre, à faire en sorte que la réalité soit un peu moins pénible. »

Dans cet entretien à haute densité narrative, Michaëla Watteaux ne parle pas seulement de technique. Elle parle de nécessité. Elle parle de sens. Elle parle de ces récits qui posent des questions quand la société veut des réponses toutes faites. Et elle rappelle qu’un bon roman commence par un fait — et par un feu.

1. Une structure, sinon rien

Michaëla Watteaux commence toujours par une ossature. Un squelette narratif. Des séquences. Des chapitres. Et des personnages qui s’y frottent.

« C’est de commencer à bâtir une série de chapitres, de séquences, avec à l’intérieur des personnages qui vont se répondre et se questionner. »

Elle enseigne d’abord l’élan brut, puis elle canalise. Elle pousse à écrire, beaucoup, sans trop se juger. Et ensuite, elle fait émerger l’histoire. Pas le matériau. Le récit.

2. Pas de personnages, pas de récit

Loin des schémas impersonnels ou des intrigues vides, Watteaux milite pour des personnages qui ont une quête. Une voix. Un inconfort. Elle insiste :

« On essaie de raconter une histoire. Le crime, c’est la structure de base. Après, ce qui est intéressant, c’est le contexte, les personnages. »

Un bon polar ne vaut rien sans son cortège de vérités croisées. Un bon roman ne tient que si les personnages ont une voix propre. Pas un rôle à jouer. Une voix à faire entendre.

3. L’enquête comme acte politique

Dans Shell Shock, son dernier roman historique, Michaëla part d’un fait oublié : la grève des demoiselles du téléphone, en 1925. Un fait minuscule, évacué des manuels. Mais qui, comme souvent, dit tout.

« Ça m’a intriguée. J’ai commencé à chercher. Je n’ai rien trouvé. Alors je suis allée à la CGT, j’ai rencontré des historiens. Et j’ai trouvé une histoire. »

C’est là toute sa méthode : fouiller les silences de l’Histoire, y coller une oreille d’autrice, et en extraire une fiction — nourrie, incarnée, risquée. Écrire, ici, c’est réparer.

4. L’histoire n’a pas besoin d’être noire pour être vraie

On pourrait croire que Michaëla milite pour des récits engagés, sombres, didactiques. Ce serait mal lire ses propres contradictions.

« Peut-être qu’on a besoin d’histoires moins noires… Mais moi, j’aime bien plonger dans les abysses de la noirceur. »

Ce qu’elle cherche, ce ne sont pas des histoires qui rassurent. Ce sont des récits qui regardent le monde sans détourner les yeux. Avec humour ou gravité. Mais avec lucidité.

 

5. Raconter, c’est faire place

Ce que Michaëla Watteaux défend avant tout, c’est que les histoires font exister. Ce sont elles qui permettent d’élargir le réel. De faire advenir des personnages, des douleurs, des colères ou des vérités — qu’on préfère souvent ignorer.

« Sans personnages, il n’y a pas d’histoire. Vous le savez très bien. »

Et elle a raison. Une histoire sans conflit, sans regard, sans ancrage : ça n’est qu’une anecdote. Mais une histoire nourrie, portée, rugueuse ? C’est un levier. Une lampe torche. Une boussole.

En résumé

Écrire, ce n’est pas remplir des pages. C’est ouvrir un passage. Lutter contre l’oubli. Déployer des voix. Michaëla Watteaux le fait avec exigence, pédagogie, et une conscience aiguë de la responsabilité narrative. Si vous voulez écrire : commencez par vouloir dire quelque chose. Le reste viendra.

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