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Plan ou pas plan ? Jacques Saussey


Alors : plan ou pas plan ? Telle est la fausse question. Ce débat a plombé plus de jeunes auteurs que l’abus de caféine et les conseils d’amis bien intentionnés. Soit on vous dit d’écrire “librement”, à la Kerouac, soit on vous somme de pondre un plan en dix actes avec sous intrigues numérotées. Et si on laissait tomber la théorie pour écouter  Jacques Saussey, qui  écrit comme il travaille le bois — avec méthode, mais jamais en série.

I. Le roman est une charpente, pas une cage

Chez Jacques Saussey, on ne parle pas d’“inspiration”, mais d’artisanat. Quand il écrit, il n’attend pas la muse : il allume la lampe, s’assoit et attaque son bois.

« Je prépare un plan sur quinze à vingt chapitres. Et les suivants se dessinent au fur et à mesure. »

En clair : il construit un établi, pas une prison. Il sait où il va, mais il se garde bien de tout figer. Parce que le trop-plein de plan, ça sclérose. Et pas assez, ça patine.

Ce n’est ni un improvisateur éthéré, ni un architecte suisse. C’est un artisan, quoi. Il prend la matière, il façonne, il ajuste.

II. Connaître l’allure du chemin, pas chaque pavé

Saussey ne trace pas des GPS littéraires. Il vise plutôt une bonne carte routière gribouillée au crayon. Avec de la marge pour les détours, les routes barrées, et les idées de dernière minute.

« Je sais par où je vais passer, mais pas forcément tous les virages. »

Provoc’ ? Non. Sagesse de terrain. L’idée, c’est d’avoir un cap, mais de laisser l’histoire respirer. De savoir qu’on va à Brest, mais de ne pas savoir encore si on passe par Rennes ou Quimper.

Et croyez-le ou non, c’est ce mélange de rigueur et de souplesse qui permet… de finir ses romans. Parce que quand on n’a ni carte ni boussole, on finit souvent à tourner en rond dans un bois avec un carnet vide.

III. Temps de narration : il joue, il déplace, il casse les vitres

Un chapitre avec un tueur au présent. Un autre avec l’enquêtrice au passé. Et pourtant, les deux scènes se déroulent en même temps. Hérésie grammaticale ? Peut-être. Mais surtout : choix narratif qui tabasse.

« Le présent est plus punchy. Il permet de mieux entrer dans la tête du criminel. »

Ça, c’est l’œil du faiseur. Il ne choisit pas son temps verbal par habitude, mais par effet recherché. Le verbe est un outil. Pas un carcan.

IV. L’écriture comme geste quotidien, pas comme rêve de week-end

Saussey n’écrit pas quand il en a envie. Il écrit quand c’est l’heure.

« Le matin, j’écris. L’après-midi, je bricole dans mon sous-sol. »

Là encore, on retrouve le rythme de l’artisan : un temps pour poncer, un temps pour assembler. Et jamais de fantasme d’écrire la nuit à la bougie en grattant un carnet en cuir. Non. Juste : s’y mettre. Tous les jours.

Et cette régularité produit des livres. Dix-huit, dix-neuf, et bientôt vingt. Pas de miracle. Juste du travail qui s’accumule comme les copeaux sur le sol d’un atelier.

V. L’histoire dicte sa longueur (pas l’inverse)

« Une histoire porte en elle-même son nombre de pages. Si vous en faites trop, vous faites du remplissage. Et on le sent. »

Tout est dit. On ne force pas une histoire à durer 300 pages. On la suit, on la sert. Et quand elle est terminée, on repose les outils.

VI. À 50 ans, il écrit son premier roman. Aujourd’hui, il en a vingt.

Alors non, ce n’est pas “trop tard”. Ce n’est jamais trop tard. Ce qui compte, c’est de ne pas lâcher.

« Il faut se lancer. À n’importe quel âge. N’abandonnez jamais. »

Ce n’est pas un slogan de coach Instagram. C’est un mec qui l’a fait qui vous le dit. Et qui continue.

Conclusion : écrire, c’est comme affûter un couteau

Pas besoin de sabre laser ou de prose lyrique. Juste de savoir ce qu’on veut couper, où on veut aller, et d’avoir les bons outils. Jacques Saussey nous le rappelle : l’écriture, c’est du travail manuel, mais aussi un art subtil de la respiration.

C’est du bois, du métal, de l’acier. Mais aussi du silence, de la tension, du souffle. Et quand ça fuse, ça coupe net. Le lecteur ne s’arrête plus. Et l’auteur non plus.

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