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Éditer des histoires – les Éditions Critic


« Tout éditeur souhaite découvrir la perle rare »


Les Éditions Critic ont été créées en 2009 par Éric Marcelin et Simon Pinel, comme un projet parallèle à la librairie éponyme, ouverte neuf années plus tôt au 19 de la rue Hoche, à Rennes.
Elles visent la publication de romans français (une dizaine par an) appartenant aux littératures de l’Imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique) ou au thriller.

Les Artisans de la Fiction : Combien de manuscrits d’aspirants auteurs ou d’auteurs inconnus recevez-vous quotidiennement, annuellement ? Combien en retenez-vous ?
Cathy Lecroc : Nous recevons en moyenne quatre manuscrits par jour, ce qui fait une masse de manuscrits à lire assez conséquente, si l’on considère la chose à l’année. Pour ce qui est du nombre de manuscrits retenu à l’année, ça oscille entre un et deux.

Pour vous, quelle charge de travail représente le « tri » de ces manuscrits ?
Le tri des manuscrits est une charge assez laborieuse, nos délais d’attente sont par conséquent long, d’autant que nous cumulons la casquette de libraire à celle d’éditeur. Et nos moyens humains étant limités, il est parfois difficile de se ménager du temps pour lire dans des conditions sereines.

Quels sont les plus gros problèmes de ces manuscrits ?
Voici une question extrêmement difficile à laquelle répondre. Le problème principal consiste probablement dans un manque de qualité globale dans ce qui fait un bon récit : narration, style, personnages, dialogue, etc.

Quels problèmes d’écriture présentent-ils ?
Grammaire, orthographe, bien sûr, mais aussi et surtout des problèmes de narration : point de vue, rythme, dialogue, etc.

Préféreriez-vous ne plus recevoir de manuscrit du tout, mais par exemple, solliciter des projets auprès de certains auteurs que vous connaissez déjà, voir passer commande à certains auteurs débutants ayant fait leurs preuves via des nouvelles publiées ?
Recevoir des manuscrits, c’est découvrir de nouveaux auteurs, c’est laisser place à la surprise. Mais, d’un autre côté, on trouve que les auteurs pourraient filtrer davantage les éditeurs auxquels ils envoient leurs manuscrits. Pour l’exemple, nous recevons beaucoup de romances, or nous n’en publions pas.

Parlons de votre ligne éditoriale : depuis son origine, Critic éditions publie essentiellement des auteurs français, quelle est aujourd’hui la part de traductions (et surtout de livres anglo-saxons) par rapport aux livres français ? Les traductions se vendent-elles mieux ? Si oui, à quoi cela tient-il ?
Nous publions 100 % d’auteurs français ; Arnaud de Montebourg serait ravi ! Plus sérieusement, fut un temps où un auteur anglophone vendaient plus qu’un auteur francophone, ne serait-ce grâce à la consonance de son nom, d’où l’utilisation de pseudonymes anglais par certains auteurs français. Mais la tendance veut que cette différence disparaisse de plus en plus.

Quelles sont pour vous les forces des auteurs de genre français par rapport aux auteurs anglais ou américains?
Nous ne pensons pas qu’il y ait de forces particulières d’un pays à un autre, seulement un bagage culturel différent.

Qu’est ce qui fait un bon livre pour vous, un livre que vous avez envie de dévorer en tant que lecteur/lectrice et de publier en tant qu’éditeur/éditrice ?
Question difficile. Un bon livre, c’est à la fois une alchimie (histoire, style), mais c’est surtout une rencontre entre un texte (et un auteur) et un éditeur. Un bon livre pour un éditeur peut être mauvais pour un autre.

Quelles seraient les qualités d’écriture que vous rêveriez de trouver dans un manuscrit d’auteur inconnu parvenant dans la boite aux lettres de votre maison d’édition ?
Nous ne rêvons pas d’un texte avec des qualités d’écriture particulières. Bien sûr, tout éditeur souhaite découvrir la perle rare, celle qui allie virtuosité du style et maestria de la narration. Seulement, à l’heure actuelle, tout ce que nous souhaitons, c’est un gros coup de cœur pour les dix ans des éditions Critic qui se présentent prochainement.

Avez-vous senti une évolution dans les manuscrits que vous recevez depuis votre lancement ?
Nous en recevons plus en quantité, mais la qualité moyenne reste la même.

Quelle est la part de « 1er romans » français de votre offre éditoriale annuelle ? Pourquoi ?
On a publié dix « 1er romans » en huit ans d’existence. C’est une volonté éditoriale de lancer des auteurs et de les accompagner. Reste que sur les deux dernières années, nous n’avons pas trouvé de manuscrit provoquant le coup de cœur.

Les auteurs anglo-saxons sont formés à la narration littéraire, à l’art de raconter des histoires, et ce dès l’école primaire. Est-ce que pour vous, cela produit un formatage dans les livres écrits dans la sphère anglo-américaine ? Ou de meilleurs narrateurs ?
Je pense que nos auteurs n’ont rien à envier aux anglophones.

Pour vous, le succès d’autres formes narratives (les séries télé, les jeux vidéos,…) fait il perdre des lecteurs ? Ou, au contraire amènent-elles des lecteurs vers des romans ou genres littéraires dont elles sont souvent inspirés ?
Bien sûr ! Les gens ont du temps libre et un budget qui ne sont pas extensibles… et la plupart doivent faire des choix. Il existe des ponts, mais de notre expérience de libraire, peu de personnes font le choix de la curiosité et privilégient davantage leur zone de confort.

La narration littéraire a-t-elle des cartes à jouer face à ces nouvelles formes de distractions, pour vous ? Lesquelles ?
Évidemment. Il n’y a qu’à regarder les jeux vidéo narratifs (Heavy Rain, Walking Dead), les jeux de société narratifs (Sherlock Holmes, Détectives conseils), etc. Certains explorent dans d’autres médias l’importance de l’expérience narrative.

Pensez-vous, aujourd’hui, le problème n’est pas de former plus d’écrivains, mais de former des lecteurs, car il y en a de moins en moins ?
C’est le rôle de tout le monde : des parents, des professeurs, mais aussi de tous les médiateurs culturels (libraires, bibliothécaires, etc.). Intéresser les jeunes lecteurs, les rendre curieux, et les garder.

Remerciement à Cathy Lecroc et aux Editions Critic

 

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