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VISITER LE MONDE EN LISANT


Contre les fantasmes de l’aventure facile, la lecture offre une expérience du monde plus subversive et plus exigeante. Encore faut-il bien choisir ses guides.

1. Lire, c’est traverser

On l’oublie trop souvent : la lecture est un transport, un déplacement. Un glissement vers un ailleurs qui ne se résume pas à l’exotisme des décors. Lire, ce n’est pas seulement “voir du pays”, c’est être déplacé dans sa manière de penser.

« Lire, c’est se faire traverser par une autre subjectivité. »

Pas besoin de passeport. Pas besoin de climat ni de valise. Mais il faut un auteur capable de nous emmener vraiment quelque part. Quelqu’un qui n’ouvre pas une carte postale, mais une brèche.

. Contre le cliché du “voyage littéraire”

À force de parler de “littérature-monde”, on a transformé la lecture en agence de voyage. On loue la sensualité de l’écriture, le pittoresque des lieux, les couleurs d’ailleurs.

Mais lire Shantaram ou La Panthère des neiges ne fait pas de vous un spécialiste de Bombay ou du Tibet. Pire : cela peut vous enfermer dans un imaginaire saturé de clichés coloniaux.

Ce n’est pas le décor qui fait le voyage. C’est la position du lecteur : est-il confortablement assis dans ses certitudes, ou délogé, déplacé, remué ?

3. Le roman comme cartographie critique

Les grands romans ne vous emmènent pas juste “loin”. Ils vous emmènent ailleurs, autrement.

Les cerfs-volants de Kaboul vous fait traverser l’Afghanistan de l’intérieur, en fracturant l’image médiatique.
La Route de Cormac McCarthy vous donne une carte sans géographie, où chaque pas est une question morale.
La Couleur des sentiments transforme une ville du Mississippi en théâtre de tensions invisibles.

Ce sont des romans “géographiques” : ils interrogent l’espace social, politique, intime. Ils racontent un lieu à hauteur d’humain, pas de drone.

4. Lire un lieu, c’est le traduire

Lire, c’est aussi traduire un territoire à travers une langue. Et parfois, à travers une traduction au sens propre.

– Quand on lit Tomb of Sand de Geetanjali Shree, on traverse non seulement l’Inde, mais aussi une vision hindiphone du monde.
– Quand on suit Olga Tokarczuk, on pénètre un univers polonais où les frontières historiques, culturelles, symboliques s’entrelacent.

Lire, c’est faire acte d’hospitalité. Accueillir une langue qui pense autrement. C’est accepter d’être l’étranger – pas le touriste.

5. Pourquoi lire fait mieux voyager que voyager

Parce qu’on ne peut pas “fermer” un bon livre comme on ferme un guide. Il continue de travailler en vous. Il déplace vos lignes. Il ne vous laisse pas indemne.

« Certains livres sont des passeports. D’autres sont des douaniers. Les plus puissants sont des passe-murailles. »

Visiter le monde en lisant, c’est accéder à l’invisible : les silences, les douleurs, les systèmes de pouvoir. C’est comprendre qu’il n’y a pas de lieu neutre. Que tout paysage est habité. Qu’il faut apprendre à le lire, pas juste à le consommer.

 

 

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