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Entretien avec Yrsa Sigurdardottir, autrice de polars islandais


Yrsa Sigurdardottir est ingénieure dans le génie civil islandais. Elle est également l’autrice de 16 romans policiers traduits dans le monde entier, ainsi que de nombreux romans jeunesse. Son roman « Je sais qui tu es » a été adapté au cinéma en 2017. 

Yrsa Sigurdardottir

Les Artisans de la Fiction : Quel est le point de départ de vos romans ?
Yrsa Sigurdardottir : Ça dépend. En général je pars d’un personnage, mais il m’arrive aussi de partir d’un lieu que j’ai visité ou encore d’une idée, d’un évènement. Bien entendu l’idée de départ n’est jamais l’idée complète du livre. C’est une sorte de graine qui se déploie. Ensuite je réfléchis à comment je peux faire évoluer cette idée, ce que je peux en changer, ce que je peux modifier.

Lisez un livre en entier et demandez-vous “Pourquoi est-ce que j’ai aimé ce livre ?”

Est-ce que vous préparez vos romans en amont, avant la rédaction ?

Oui, je prépare beaucoup. Je réfléchis et j’essaye de faire toutes mes recherches avant de commencer à rédiger. Mais quand je me mets à rédiger je me rends compte qu’il me manque des éléments et en général je dois à nouveau faire des recherches même pendant la phase de rédaction.
Le temps de préparation prend environ deux ou trois mois, puis la phase d’écriture prend environ 6 mois, en incluant ces nouvelles phases de recherche. 

Y-a t’il des personnes qui lisent les premières versions de vos romans et qui vous conseillent ?

Non. Il n’y a que mon éditeur qui ait accès aux premières versions. 

Quel est l’aspect technique qui vous pose le plus de souci ou qui a été le plus difficile lors de l’écriture de vos premiers romans ?

Je dirais que c’est d’écrire la fin des mes romans. Mes histoires sont complexes et au début j’avais peur que la résolution finale soit trop compliquée à expliquer au lecteur et que ça devienne ennuyeux à lire. Pus vous avancez dans l’écriture d’un livre, moins vous avez de flexibilité. Au début du roman, tout est possible, vous êtes libre. Mais au fur et à mesure des décisions que vous prenez, vous perdez en liberté. Reprenez votre travail, relisez-le, trouvez les faiblesses

Comment avez-vous appris à écrire des histoires ?

En lisant, seulement en lisant. Je suis une lectrice compulsive, j’adore ça. Je suis ingénieure et je n’ai jamais étudié le creative writing ou quoi que ce soit du genre. D’ailleurs, pour devenir un bon auteur, je ne conseille pas de faire des études littéraires mais je conseille de lire énormément. (…) Lisez un livre en entier, puis mettez-le de côté et demandez-vous : “Pourquoi est-ce que j’ai aimé ce livre ?”, “Comment l’auteur a t-il fait pour que je m’attache à ce personnage ?”. Et ensuite il ne s’agit pas de copier mais de trouver sa propre manière de faire. 

Que conseillerez-vous à un jeune auteur ?
De ne pas baisser les bras ! Beaucoup de jeunes auteurs commencent un roman et s’arrêtent au milieu du travail parce qu’ils pensent qu’ils sont mauvais ou que c’est trop dur. Alors je conseille de ne pas abandonner. Reprenez votre travail, relisez-le, trouvez les faiblesses. De nos jours, avec l’ordinateur, on peut reprendre ses textes facilement et c’est très pratique. Je dirais aussi que c’est normal d’avoir des phases où on se sent moins bien par rapport à son travail. D’un jour à l’autre on peut trouver que son travail est brillant puis médiocre. C’est normal, c’est une sorte de montagne russe. Soyez-en conscient.

 

Interview : Lionel Tran
Traduction : Julie Fuster
Remerciements à Quais du Polar

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