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Existe-t-il des histoires types ?


 Lorsque nous lisons un roman ou regardons un film, il nous arrive parfois d’avoir l’impression de connaître déjà cette histoire. Existe-t-il réellement des types d’histoires qui suivent les mêmes principes et règles de construction ? Dans cet article, nous explorerons cette question et découvrirons les 7 intrigues fondamentales qui servent de base à de nombreuses histoires. Nous nous appuierons sur les travaux de différents théoriciens de la narration, tels qu’Aristote, Vladimir Propp, George Ploti, Yves Lavandier, John Truby et Christopher Booker, pour comprendre comment construire une histoire captivante.

 

Existe-t-il des histoires types ?

Lorsqu’on se demande s’il existe différents types d’histoires, on rejoint une interrogation qui remonte à Aristote et son ouvrage « La Poétique ». Aristote a posé les bases de la construction d’une histoire en identifiant deux grands types : la tragédie et la comédie. Ces genres ont influencé de nombreuses histoires au fil du temps, avec un début, un milieu et une fin répondant à des besoins particuliers.

Différents théoriciens se sont intéressés à l’identification des éléments constitutifs des histoires. Vladimir Propp s’est penché sur les contes, tandis que George Ploti a proposé une typologie de « 36 situations dramatiques ». Yves Lavandier a ensuite actualisé les règles de la dramaturgie à partir de 1994, et John Truby a apporté une approche stratégique avec ses ouvrages « L’anatomie du scénario » (2017) et « L’anatomie des genres » (2022), identifiant 14 genres d’histoires.

L’apport considérable de Christopher Booker à la question des structures narratives et des types d’histoires est souvent méconnu. Dans son livre « The seven basic plots » (Les 7 intrigues fondamentales) publié en 2004, Booker a passé 34 ans à étudier les théories de la narration et à analyser la construction de milliers d’histoires. Son ouvrage explore la fonction psychologique des histoires et propose 7 types d’histoires archétypales.

La fonction des 7 intrigues fondamentales 

  1. La quête: La quête est le grand récit d’apprentissage par excellence. Inspirée du voyage d’Ulysse dans l’Odyssée, cette intrigue met en scène un héros ou une héroïne qui part à la recherche d’un objet ou d’une information. Ce voyage peut être long et semé d’embûches, le conduisant à affronter des monstres, à résister aux tentations et à traverser des épreuves. À son retour, le héros doit prouver son identité. La quête nous prépare au voyage de l’existence et nous confronte aux épreuves de la vie.

Exemples: L’Odyssée, Bilbo le Hobbit.

  1. Affronter le monstre: Ce récit met en scène un héros immature qui désire prouver sa valeur en affrontant un danger. Cependant, il échoue initialement et se confronte à ses limites. Finalement, le héros parvient à dépasser ses faiblesses et affronte une menace monstrueuse. Cette intrigue se retrouve au cœur des thrillers et des récits d’horreur, nous confrontant à nos peurs les plus profondes et nous montrant que nous pouvons faire face à l’adversité.

Exemple: Beowulf.

  1. De la misère à la richesse: Ce type d’histoire met en scène un héros ou une héroïne qui part de conditions de misère et d’injustice pour accéder à la richesse et à la réussite. Cependant, au milieu de l’histoire, le héros perd tout et doit trouver la force de remonter la pente. Les histoires de ce type dénoncent souvent les inégalités sociales et nous encouragent à faire des efforts.

Exemple: Oliver Twist.

  1. Voyage et retour: Cette structure narrative raconte comment un héros voyage dans un monde rêvé ou imaginaire, qui s’avère plus dangereux qu’il n’y paraît. Le héros doit faire face à des épreuves et des dangers, tout en étant mis en garde contre ses propres défauts. Des histoires célèbres telles qu’Alice au pays des merveilles, Le Magicien d’Oz ou encore La Plage illustrent cette intrigue, qui nous invite à réfléchir sur nos propres failles.
    Exemple: Coraline.
  2. La tragédie: La tragédie, le premier grand type d’histoire identifié par Aristote, raconte la chute d’un protagoniste aveuglé par l’orgueil. C’est une histoire qui finit mal et où le protagoniste ne se transforme pas. Elle nous met en garde contre nos propres faiblesses, qui peuvent conduire à la destruction de notre entourage et à un désir d’auto-destruction.

Exemple: Hamlet.

  1. La renaissance: Ce type d’histoire raconte comment un protagoniste ayant survécu à un passé terrible se retrouve dans un état d’engourdissement émotionnel. Mais la vie vient le chercher sous une forme nouvelle, lui offrant la possibilité de renaître. L’histoire de La renaissance nous donne l’espoir d’une nouvelle vie après la tragédie et l’hiver émotionnel qui la suit.

Exemple: Tatie Danielle.

  1. La comédie: La comédie, inventée par Aristophane, est une intrigue complexe qui explore les interactions sociales et la façon dont une collectivité s’adapte à des règles tyranniques. Les nombreux personnages se retrouvent contraints de se travestir et de ne pas être eux-mêmes, jusqu’à un point de suffocation. La comédie répare la collectivité tout en nous faisant rire nerveusement.

Exemple: Les Guêpes.

Les 7 intrigues fondamentales offrent une base solide pour construire une histoire captivante. Bien qu’il existe de nombreux autres types d’histoires, ces structures archétypales sont présentes dans de nombreuses œuvres et peuvent être combinées pour créer des récits uniques. Si vous souhaitez enrichir vos histoires en utilisant ces intrigues, nous vous recommandons de vous renseigner sur les stages et cycles d’apprentissage spécifiquement dédiés à l’utilisation des 7 intrigues fondamentales :
Stage intensif Raconter avec les 7 intrigues fondamentales.
2ème année L’Artisanat de l’écriture : Raconter des histoires fortes.

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