En France, les ateliers d’écriture se sont multipliés. Tarif, durée, contenu, niveau : il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Faut-il écrire pour soi, pour les autres, pour être lu, ou simplement pour le plaisir ? Et surtout : qu’y apprend-on, concrètement ?
Un héritage singulier : les ateliers d’expression
Les premiers ateliers d’écriture sont apparus en France dans les années 1970. Leur objectif était clair : réparer la blessure scolaire de l’écriture. On y privilégiait un cadre bienveillant, sans jugement, fondé sur la liberté d’expression.
Le principe ? Une consigne inspirée d’un extrait littéraire (Perec, Queneau, Duras), suivie d’un temps d’écriture puis d’une lecture à voix haute. Tout le monde écrit. Tout le monde lit. L’échange est cadré, positif, sans évaluation.
Ce modèle a profondément marqué l’imaginaire collectif : écrire, c’est avant tout oser. Écrire, c’est se libérer. C’est dire « je » dans un espace protégé.
La diversité des pratiques
À partir des années 1980, des formations à l’animation d’ateliers ont vu le jour. Le modèle a essaimé dans les bibliothèques, les hôpitaux, les maisons de quartier, mais aussi dans les universités ou les maisons d’édition. Peu à peu, écrire devient un droit : celui d’écrire sans être corrigé, sans être jugé, sans être interrompu. Un espace de respiration, de plaisir, d’affirmation de soi.
L’approche est ludique, créative, souvent inspirée par l’OuLiPo. Elle rejette toute norme littéraire ou dramaturgique, en rupture avec l’idée d’un apprentissage structuré du récit. Le plaisir d’écrire y est premier. L’idée d’enseigner des règles, secondaire.
Le retour des techniques narratives
À partir des années 1990, un changement discret s’amorce. Internet se diffuse. L’anglais se démocratise. Et l’on découvre qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, la narration s’enseigne. Avec rigueur. Avec méthode. Et que cela fonctionne.
Des livres comme La Dramaturgie (Yves Lavandier), L’Anatomie du scénario ou Le Guide du scénariste deviennent cultes chez les apprentis écrivains. D’autres, comme Story de Robert McKee, Techniques of the Selling Writer de Dwight Swain ou The Anatomy of Story de John Truby, apportent des outils concrets pour construire une intrigue, un personnage, une scène.
Certains, venus du cinéma ou de l’édition, comme Laure Pécher ou Anaël Verdier, ouvrent la voie : et si l’on formait les écrivains comme on forme les scénaristes ? Et si, au lieu de tout miser sur l’intuition, on redonnait une place à la technique ?
Les débuts d’un enseignement structuré
Dans les années 2010, les premiers masters d’écriture créative voient le jour en France. Ils réintroduisent l’idée que la pratique littéraire s’enseigne. Que l’écriture est un métier, avec ses outils, ses contraintes, ses exigences.
Mais ces masters restent rares, souvent réservés à des étudiants de lettres. Or, dans les pays anglo-saxons, l’apprentissage de la narration commence bien plus tôt : à l’école, au collège, au lycée. Il fait partie de l’enseignement général. C’est cela, aussi, qu’il nous faut repenser.
L’approche des Artisans de la Fiction
Créés en 2014, Les Artisans de la Fiction s’inscrivent dans cette nouvelle génération d’ateliers. Ni espace de développement personnel, ni fabrique à best-sellers : une école de narration littéraire.
Notre pédagogie repose sur un principe simple : on n’écrit pas mieux parce qu’on s’exprime mieux. On écrit mieux parce qu’on comprend ce qu’on fait.
Nous ne croyons pas à l’inspiration solitaire. Nous croyons aux outils. Aux structures. À l’étude des modèles. À l’analyse de textes. Au travail patient, progressif, lucide.
Comme en musique ou en architecture, écrire demande une méthode. On ne bâtit pas une cathédrale avec de l’intuition.
C’est pourquoi nous avons abandonné les approches fondées sur le seul jaillissement créatif. Nous défendons une pédagogie classique, exigeante, structurée — mais ouverte, stimulante, contemporaine. Une pédagogie qui s’adresse à l’intelligence de l’auteur en devenir.
Quatre formats pour apprendre
Nous proposons plusieurs portes d’entrée selon vos besoins, votre niveau et votre rythme :
- Les journées d’initiation : pour découvrir notre méthode, tester nos outils, et expérimenter un premier temps d’écriture guidée.
- Les journées « genre » et « outil » : des formats compacts pour explorer les codes d’un genre narratif (thriller, dystopie, conte, romance…) ou se concentrer sur un outil-clé (voix, dialogue, structure de scène…).
- Les stages intensifs (5 jours) : pour travailler en profondeur sur la structure, le style, le rythme ou le personnage, à partir d’exercices exigeants et immédiatement transférables à vos projets.
- Le cycle long L’Artisanat de l’écriture : une formation sur 3 ans, progressive et structurée, pensée pour acquérir les fondations techniques de l’écriture littéraire et développer des récits ambitieux.